Principale collection des Éditions Matériologiques, elle est fondée sur une expérience éditoriale forte dans les domaines des sciences, de la philosophie et de l’histoire des sciences, et sur des liens tissés de longue date avec de nombreux réseaux savants (épistémologie, biologie, physique, sciences cognitives, neurosciences, etc.). Le but est d’offrir un ensemble de regards sur les sciences, les démarches scientifiques et leurs implications philosophiques. Dans un cadre ouvert à la pluralité des pratiques scientifiques mais attentif à une exigence commune de rigueur, il s’agit de réfléchir aux sciences par delà les discours vagues, les mésusages et les orientations qui oublient à quel point elles peuvent être un moteur de la réflexion philosophique. La collection «Sciences & philosophie» se veut ainsi un espace où philosophes et scientifiques mettront à la disposition des lecteurs des recherches inédites dans les différents domaines de l’activité scientifique, de l’épistémologie et de la philosophie des sciences. Les perspectives vont de la réflexion épistémologique sur un champ scientifique déterminé aux grandes orientations que sont la naturalisation des objets du savoir ou l’étude des liens entre sciences et matérialisme. Notre souhait est de proposer une pluralité d’approches au sein d’un cadre matérialiste ouvert mais assumé.

«Sciences & philosophie»

dirigée par Philippe Huneman (DR CNRS), Guillaume Lecointre (Pr MNHN) et Marc Silberstein (EM)

La collection «Modélisations, simulations, systèmes complexes » veut répondre au besoin d’une nouvelle scène intellectuelle et scientifique  : elle entend accueillir des travaux de nature technique, méthodologique et/ou épistémologique dans le domaine interdisciplinaire de la modélisation et de la simulation des systèmes, que ces systèmes soient toujours considérés comme complexes ou non. Cette collection de méthodologie et d’épistémologie appliquée fait l’hypothèse que parmi les meilleurs innovateurs en termes d’épistémologie, il faut souvent mettre au premier rang les scientifiques et les ingénieurs eux-mêmes. Cette collection propose un espace où des interactions étroites et constantes peuvent avoir lieu entre les praticiens comme aussi avec ceux qui parmi les épistémologues contemporains font profession d’essayer de conceptualiser ou au moins de synthétiser les innovations méthodologiques les plus décisives.

Amplifiés par la convergence des technologies, les progrès des sciences biomédicales suscitent depuis plusieurs décennies des questions éthiques débattues au sein de comités ad hoc ainsi que dans l’espace public. Si la prudence s’impose face aux promesses des industriels et des transhumanistes, il importe d’éclairer ces questions sur la base d’une analyse épistémologique, cadre indispensable à toute argumentation critique qui entend poser les termes des débats scientifiques, clarifier les problématiques, envisager leurs fondements et implications philosophiques. Mais la médecine reste avant tout une pratique insérée dans les champs sociaux, économiques et politiques. D’où la nécessité de penser les conséquences de l’application des avancées de la recherche dans l’exercice médical afin d'éclairer les choix et les orientations en cours ou à venir. La multiplication des cas de fraudes scientifiques brouille un peu plus les limites entre sciences et pseudosciences dans un domaine où l’exploitation du désespoir a toujours fait la fortune des charlatans. Cette tension entre production de savoirs, mise en place d'outils diagnostics, d’aide à la décision (médecine prédictive, ou personnalisée, algorithme décisionnel, etc.) ainsi que de nouvelles thérapeutiques et les valeurs humanistes au cœur d’une pratique du soin centrée à la fois sur l’individu autonome libre de ses choix et la santé des populations, mérite d'être affirmée, débattue et exposée au plus large lectorat. La collection «Épistémologie de la médecine et du soin» des Editions Matériologiques se propose d’aborder ces questions, en s’appuyant sur la philosophie et l’épistémologie de la médecine, considérée à la fois comme science et comme pratique.

«Épistémologie comparée»

dirigée par Dominique Raynaud (Université Grenoble Alpes)

La collection «Épistémologie comparée» accueille des travaux qui cherchent à rendre compte de la déclinaison du projet de connaissance selon les différentes disciplines. Pourquoi trouve-t-on ici un langage clair permettant l'application des mathématiques, là des énoncés non mathématisables? Pourquoi la méthode expérimentale est-elle applicable dans telle discipline, inapplicable dans telle autre ? Il existe, par ailleurs, au sein de toutes les disciplines culturelles ou patrimoniales, des tentatives pour transformer les « doctrines informes » en connaissances qui répondent aux exigences de la méthode scientifique. Lorsque ces tentatives sont couronnées de succès, l'émergence d'îlots de connaissance scientifique modifie le statut de ces ensembles qui ne sont plus tout à fait des disciplines patrimoniales mais déjà un peu des sciences. Il s'agira de décrire ces différences et ces transformations; les obstacles qui entravent le développement des sciences émergentes; les rapports que ces transformations entretiennent avec le problème de l'unité des sciences; mais aussi de documenter les raisonnements concrets qui permettent de fonder une connaissance de type scientifique. La collection n'est pas limitée à des disciplines ou à des périodes particulières: elle peut accueillir aussi bien des travaux d'épistémologie comparée proprement dite, que des études historiques retraçant l'émergence d'une science ancienne, ou des monographies portant sur une discipline contemporaine dans laquelle une révolution scientifique est en marche.

«Histoire des sciences et des techniques»

dirigée par Etienne Aucouturier (CEA), Laurent Loison (CNRS, Sphère) & Anne-Lise Rey (Université Paris Nanterre)

À côté de nombreux ouvrages consacrés aux rapports entre les sciences et la philosophie, il était nécessaire d’ouvrir une collection dédiée à l’histoire des sciences et des techniques. L’histoire des sciences et des techniques a été justifiée de diverses manières : par son apport à l’activité scientifique elle-même et à l’enseignement des sciences et des techniques ; par son apport indispensable aussi à la philosophie des sciences et des techniques ; par le pont qu’elle jette nécessairement entre les cultures humaniste et scientifique ; par son utilité politique enfin pour défendre la nécessité de soutenir la recherche scientifique autant que pour analyser et critiquer ses applications. Toutes ces justifications ont leurs fondements théoriques et pratiques, et leurs limites. Cette collection part du principe que la science et la technique sont une dimension essentielle de l’histoire humaine, qu’il convient de comprendre pour elles-mêmes, et que leur histoire éclaire le présent. L’étude du développement historique des sciences et des techniques montre que l’entreprise humaine de connaissance objective du monde n’a cessé d’étendre son domaine et de faire reculer celui des croyances ou de l’opinion, en même temps qu’elle a donné à l’humanité des moyens puissants d’agir sur notre univers. La collection, fondée par Françoise Parot, est ouverte à des ouvrages portant sur toutes les disciplines scientifiques et leurs applications. Elle fait place à des textes explorant l’histoire des relations entre les sciences et les techniques. Elle est ouverte à toutes les approches contemporaines de l’histoire des sciences et des techniques. Enfin, elle accueille des monographies, des collectifs, des textes purement académiques ou des essais historiques, etc. ; elle couvre tout le spectre des réflexions relevant de l'histoire des sciences et des techniques.

«Essais»

dirigée par Marc Silberstein (EM)

Cette collection est un lieu d’expression d’idées parfois non sans rapport avec les thèmes développés dans la collection «Sciences & philosophie», mais traitées sous un angle libre et éventuellement polémique. Elle a pour but d’éclairer des controverses ou des mises au point au moyen de textes incisifs. Elle entend donner la parole à ceux qui refusent les fausses évidences de notre époque, qui dénoncent les thèses fondées sur la prééminence socio-médiatique des auteurs «de cour». Il s’agit de concilier la plus grande liberté de ton possible avec les exigences d’un discours veillant à sa solidité argumentative.

«Shesvie»

dirigée par Céline Chérici, Nicolas Brault, Mathieu Arminjon, Cristiana Oghina-Pavie, Fanny Chambon, Pierre-Nicolas Oberhauser

Depuis 1994, la Société d’histoire et d’épistémologie des sciences de la vie (Shesvie) joue dans l’espace francophone un rôle de premier plan dans la diffusion et la promotion de la recherche en histoire et épistémologie des sciences de la vie. En complément du Bulletin semestriel édité par la Société, la collection «Shesvie» des Éditions Matériologiques publie des monographies inédites, des ouvrages collectifs, des traductions ou des rééditions de textes importants. La collection accueille des recherches portant un regard historique, épistémologique, critique et/ou sociale sur les sciences de la vie et les disciplines connexes.

«Histoire du matérialisme»

dirigée par par Gilles Barroux (enseignant de philosophie, membre associé au laboratoire SPHERE). Fondateur : François Pépin

Souvent péjorativement connoté, et régulièrement sous-estimé, le matérialisme peine à obtenir la reconnaissance que sa longue histoire requiert légitimement. Pourtant, nombreuses sont les études permettant de rendre compte de la diversité des contenus qui investissent le champ du matérialisme. C’est précisément cette diversité et cette richesse que se donne pour objectif de mettre en lumière la collection «Histoire du matérialisme». Comment ce corpus appréhende-t-il les grandes thématiques qui animent les domaines relatifs aux sciences et à la philosophie? Quelles oppositions? Quels conflits? Ce sont ces différents enjeux que cette collection se propose de questionner et d’éclairer, par la sollicitation de travaux s’inscrivant dans les domaines de l’histoire et de la philosophie des sciences, mais aussi de la littérature, de la politique, de l’économie, etc., sans négliger pour autant les questions contemporaines. L’actualité du matérialisme passe par la nécessité de reprendre et d’approfondir en conséquence son histoire.

«Science et politique

Science and Politics»

dirigée par Etienne Aucouturier (CEA – Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives)

La collection bilingue «Science et politique» (“Science and Politics”) repose sur le postulat que l’entreprise scientifique, bien que fondée sur une quête d’objectivité, n’est jamais totalement indépendante des dynamiques politiques. La science se développe au sein des sociétés humaines, portée par des chercheurs animés par la volonté de comprendre, mais également, souvent simultanément, par celle de servir des objectifs collectifs ou institutionnels. Par son exigence d’objectivité et sa capacité à produire un savoir opératoire sur le monde matériel, la science constitue, en retour, un levier politique sans équivalent. Là où les croyances et les religions fédèrent, la science permet d'agir concrètement sur la matière et sur le réel, transformant progressivement les rapports des sociétés à leur environnement. Le XXᵉ siècle en a offert des illustrations tragiques, notamment à travers l'instrumentalisation des avancées scientifiques par les pouvoirs politiques à des fins guerrières. La collection est ouverte aux contributions pluridisciplinaires ou issues de diverses disciplines des sciences humaines et sociales, telles que l'histoire, la philosophie, la sociologie, la science politique, l'économie, le droit, l'anthropologie, la géographie, la psychologie, ou les sciences de l'information et de la communication. Les travaux portant sur l'éthique des sciences et des techniques, les dynamiques institutionnelles, les impacts des politiques publiques sur la recherche, ou encore les usages du savoir scientifique dans les contextes de conflit et de guerre sont par exemple les bienvenus. Cette liste n'est pas exhaustive, et la collection est ouverte à d'autres perspectives pertinentes issues des sciences humaines et sociales, pouvant également être informées par les sciences de la nature. Les publications peuvent prendre la forme de monographies, d'ouvrages collectifs ou d'essais, et sont soumises à l'évaluation d'un comité scientifique international. Cette collection est bilingue (français et anglais). Nous acceptions des manuscrits dans ces deux langues.

Le comité scientifique et éditorial de la collection est composé de / The scientific and editorial board of the series is composed of the following members : Nicolas Brault (UniLaSalle, France) ; Glenn Cross (Crossbow Analytics, USA); Steeves Demazeux (Université Bordeaux-Montaigne, France) ; Brett Edwards (University of Bath, UK) ; Vincent Israël-Jost (CEA et Université Paris-Saclay, France) ; Yong-Bee Lim (Federation of American Scientists, USA) ; Javier Martinez Antonio (Universidad de Zaragoza, Espagne) ; Marie Vandermersch (CEA, France); Kathleen Vogel (Arizona State University, USA) ; Paul-Loup Weil-Dubuc (Université Paris-Saclay et AP-HP, France).

The bilingual series “Science and Politics” (“Science et politique”) is founded on the premise that scientific inquiry, while grounded in a pursuit of objectivity, is never entirely detached from political dynamics. Science unfolds within human societies, driven by researchers motivated not only by the desire to understand but also, often concurrently, by the aim to serve collective or institutional objectives. Through its commitment to objectivity and its capacity to generate actionable knowledge about the material world, science, in turn, becomes a political instrument of unparalleled influence. While beliefs and religions may unite, science enables tangible interventions in the physical realm, progressively transforming societies' relationships with their environment. The 20th century tragically illustrated this, notably through the unprecedented appropriation of scientific advancements by political powers for warfare purposes. The Science and Politics series welcomes interdisciplinary contributions from various fields within the humanities and social sciences, including history, philosophy, sociology, political science, economics, law, anthropology, geography, psychology, and information and communication sciences. Works addressing the ethics of science and technology, institutional dynamics, the impact of public policies on research, or the application of scientific knowledge in contexts of conflict and warfare are particularly welcome. This list is not exhaustive; the series remains open to other relevant perspectives from the humanities and social sciences, which may also draw upon insights from the natural sciences. Publications may take the form of monographs, collective volumes, or essays and are subject to evaluation by an international scientific committee. This collection is bilingual (French and English). We welcome manuscripts in English.

«E-conomiques»

dirigée par Gilles Campagnolo (directeur de recherche au CNRS)

Afin de combler la lacune béante entre une formalisation très spécialisée et sa dénonciation problématique en sciences sociales, en particulier économiques, afin de répondre aux interrogations nées de la crise économique, du malaise social, de l’agitation politique, la collection ressaisit le réel à l’aune de la pratique effective des sciences (observation, expérimentation, théorisation). Elle présente des œuvres distinguant bons et mauvais usages de la raison pour surmonter l’incompréhension tenace et réciproque entre acteurs de ces disciplines. « E-conomiques » promeut dans ce but des travaux d’explicitation et de clarification de l’économie et des sciences sociales : sociologie, anthropologie, sciences cognitives, neuro-économie, sciences politiques et juridiques. La tâche urgente d’une philosophie, d’une épistémologie et d’une méthodologie dans l’entrelacement de ces disciplines est encouragée. L’universalité de la science l’impose, l’urgence de la crise l’exige. La collection «E-conomiques» la réalise. Les publications de la collection fournissent aux spécialistes et à un large public cultivé les éléments dépassionnés de débats intéressant aujourd’hui de nombreux lectorats.

«Variantes»

dirigée par Marc Silberstein (EM)

Les Éditions Matériologiques publient des livres savants. L’opportunité de devenir l’éditeur du grand romancier japonais Otohiko Kaga nous a incités à créer une collection de littérature : la collection «Variantes», laquelle veut parcourir des chemins littéraires pluriels (poésie, roman, récit, etc.). Ces variétés, variations, variantes, sont autant de mesure du temps des mots et de leurs agencements ; ces flux et fluctuations, ces phases et déphasages, sont autant de manifestations d’une expression libre aussi bien que d’une écriture architecturée et mue par un dessein formel. Ces textes peuvent être inspirés par la science et son imaginaire – sa vis poetica –, mais aussi par d’autres sources de sens. «Variantes» s’ouvre à toutes les expérimentations du verbe… Cette collection, toutefois, peut accueillir des ouvrages qui ne répondent pas à ce «cahier des charges», et qui ne trouveraient place dans aucune autre des collections, somme toute thématiquement homogènes.

«Mario Bunge en français»

dirigée par Marc Silberstein (EM)

Pas à proprement parler une collection, mais le regroupement des ouvrages du physicien et philosophe (des sciences) canadien Mario Bunge (1919-2020) proposés en français par les Éditions Matériologiques dans diverses autres collections au fil des ans. Il s'agit de la plus vaste opération de traduction de cet auteur dans un pays francophone ; l'ampleur et l'intérêt de son œuvre nous ont incités à fournir cet effort sans pareil. Puissent ainsi les lectorats francophones accéder à une œuvre puissante et roborative, tellement loin des poncifs flasques d'une philosophie d'apparat ou de cour, des grandiloquences et rodomontades de "philosophes" télévisuels, des vieux systèmes de pensée aux ressorts dilatés, des philosophies hostiles aux sciences qui ne se lassent pas d'en parler sans savoir(s), etc. Un grand merci aux traducteurs : Pierre Deleporte, Alexis Girard, Nicolas Girard, François Maurice, Jean Robillard, Stéphane Salmons.