
Jeremy Attard, La connaissance du monde social
Les sciences sociales sont-elles, ou peuvent-elles être, des sciences comme les autres ? Cet ouvrage propose de réactualiser le débat sur le monisme et le pluralisme épistémologique en le cadrant à partir des buts épistémiques poursuivis par les diverses disciplines à vocation scientifique : peuvent-elles ou doivent-elles toutes (1) poursuivre les mêmes buts épistémiques, et si oui, (2) être soumises aux mêmes contraintes de justification ?
De ce point de vue, nous dégageons trois positions épistémologiques possibles : une position pluraliste forte considérant que chaque discipline a ses propres buts épistémiques qui dépendent du type d’objets étudiés et ne peuvent donc pas être jugées selon les mêmes critères ; une position moniste forte soutenant que pour être scientifique, une discipline doit poursuivre un ensemble de buts bien déterminés et être jugées selon des critères qui ne dépendent que de ces buts ; et une position intermédiaire, selon laquelle les disciplines à vocation scientifique, et plus particulièrement les sciences sociales ici, peuvent poursuivre les mêmes buts épistémiques que les sciences naturelles (indépendamment de la poursuite éventuelle d’autres buts) et, le cas échéant, doivent être jugées selon les mêmes critères.
Dans cet ouvrage, nous défendons cette dernière position selon un dispositif argumentatif se déployant en trois temps. Après avoir catégorisé les différents arguments classiquement donnés pour soutenir une position pluraliste forte, nous leur opposons des contre-arguments théoriques pour finalement enrichir la défense d’une position moniste intermédiaire par des exemples concrets de courants contemporains en sciences sociales qui, tout en produisant des connaissances scientifiques authentiques sur le monde social, ne semblent pas requérir d’épistémologie drastiquement distincte de celle ayant cours en sciences naturelles.
Jérémy Attard est physicien théoricien de formation, docteur en philosophie des sciences des Universités de Mons et de Namur (Belgique), et actuellement chercheur postdoctorant au centre Gilles Gaston Grander (Aix-Marseille Université). Ses recherches en philosophie portent sur le problème de la démarcation scientifique, l’épistémologie des sciences sociales, l’épistémologie des modèles et de la modélisation, ainsi que l’épistémologie des sciences de la complexité, le tout dans une approche transdisciplinaire centrée sur la question de l’unité épistémologique des sciences.
Nous joindre. Nous sommes là pour vous renseigner (mardi-samedi, 13h-18h).
06 64 35 33 23 / contact@materiologiques.com
Éditions Matériologiques © 2025. Tous droits réservés.